Revue du Terroir-67 & 68-2025 en vente et disponible pour les adherents à la ferme à jour de leur cotisation.
Parler de la « Grande Guerre », c’est évoquer les poilus, les tranchées, des lieux de bataille comme Verdun, le Chemin des Dames … et des rivières comme la Marne, la Somme.
Mais la Grande Guerre, c’est aussi la mer, la marine et les marins ! On en parle peu… Alors que la marine est « de toutes les armées de la République, la seule à s'être battue dans tous les éléments » 1 : sur mer bien sûr, mais aussi dessous, avec les sous-marins, sur terre, avec ses fusiliers marins et ses troupes de débarquement, et dans les airs, avec son aviation de marine ; elle n’avait « guère plus de 165 000 hommes, et pourtant son rôle reste méconnu. »
Notre marine a, en effet, joué un rôle primordial pendant ce conflit. Elle a d’abord transporté de nombreuses troupes, d’Afrique en métropole, de la métropole vers les Dardanelles et Salonique. Elle a aussi sécurisé tous ces convois qui traversaient la Méditerranée et l’Atlantique, cordon ombilical entre la France, ses colonies et les pays étrangers, indispensable à la survie de notre armée et de notre pays. Et elle a effectué des missions humanitaires.
Elle a surtout fortement contribué à la victoire finale par un blocus maritime qui a asphyxié l’Allemagne et l’Autriche. Blocus assuré par les Français en Méditerranée et en mer Adriatique, et en mer du Nord par les Anglais, nos alliés de la nouvelle « Entente cordiale ». Et la guerre de notre armée de Mer a été prolongée bien au-delà du 11 novembre 1918, bien plus longtemps que pour les autres soldats…
En outre, et on le sait peu, la flotte française a lourdement payé son tribut : « Du fait principalement des armes sous-marines, la France perd entre 1914 et 1918 pas moins de 170 bâtiments. » 2 De nombreux soldats ont péri en mer, qu’ils soient marins ou soldats transportés vers les différents fronts. Des centaines d’hommes ont été engloutis en une ou deux minutes … 3
Les navires marchands ont eux aussi participé « à l’effort de guerre : 40% de la flotte marchande ont été envoyés par le fond entre 1914 et 1918. » 4
Parmi les marins de la Grande Guerre, on trouve aux Archives départementales du Nord des hommes venus des communes de l’arrondissement de Lille : plus de 740 marins pour les seules classes 1901 à 1920, auxquels s’ajoutent les membres de l’aviation et de l’aérostation maritimes, les inscrits maritimes et bien sûr des milliers de poilus « lillois » transportés par la Marine. Parmi nos marins « lillois » des seules classes 1908 à 1918, on relève 21 disparus en mer (7,4 %), 4 tués à terre, 6 morts de maladie, 8 blessés, auxquels s’ajoutent 23 poilus morts en mer pendant leur transport en Orient 5.
On a du mal à imaginer des « Lillois » dans la marine alors qu’ils vivent à plus de 100 km de la côte ; ils sont pourtant nombreux à s’être « engagés volontairement » comme matelots. Mais très souvent aussi, certains conscrits ont été sélectionnés et « incorporés » dans l’armée de Mer en raison de leurs compétences professionnelles, indispensables dans une flotte à la technicité croissante.
J’ai découvert leur histoire et je vous propose d’embarquer à votre tour, de partir à leur rencontre pour un voyage qui risque de vous surprendre, de vous troubler, de vous émouvoir... Un voyage, entre autres, en Méditerranée, au Moyen-Orient (en particulier au Liban et en Syrie), en mer Noire, en Crimée, en Ukraine … Des lieux d’une brûlante actualité !
Bienvenue en mer inconnue !
dans le projet Erasmus+ « Espaces urbains Entre-deux guerres 1918-1939 »
Vous trouverez dans ce numéro une synthèse de l’histoire de l’Entre- deux- guerres dans les trois communes qui forment aujourd’hui Villeneuve d’Ascq. C’est un travail collectif des membres de la SHVA, Jacqueline Duhem, Richard Belostyk, Jean Perlein, Danièle et Sylvain Calonne qui se sont investis dans les recherches sur l’histoire de nos communes durant cette période depuis quatre années. Bernard Delvart a assuré la réalisation technique de la plus grande partie des clips. Le projet européen Espaces urbains 1918- 1939 a été mené avec nos partenaires de l’Opladener Geschichtverein de Leverkusen depuis 2020. Cette synthèse est le bilan de ces années de recherches à Villeneuve d’Ascq.
La SHVA s’est engagée, de 2020 à 2023, dans le projet "StadtRäume-Urban Spaces » qui réunit sept villes européennes, toutes liées avec Leverkusen. Le but est de réaliser une histoire culturelle européenne des villes partenaires entre 1918 et 1939.
Les recherches de la Société historique de Villeneuve d’Ascq sont partagées avec les partenaires : Bracknell (Royaume Uni), Jülich, Leverkusen, Schwedt/Oder (Allemagne), Ljubljana (SIovénie), Oulu (Finlande) et Raciborz (Pologne).
Dans le cadre du projet Erasmus+ « StadtRaüme- Espaces Urbains », des sociétés historiques, des musées et des universités de ces huit villes européennes travaillent ensemble.
En raison de leurs histoires nationales et locales particulières, les huit villes sont bien placées pour décrire et comparer leurs différences culturelles pendant les années 1918- 1939.
La Opladener Geschichtsverein von 1979 e.V., société historique de Leverkusen, est l’initiatrice du projet « StadtRaüme- Urban Spaces »dont l’objectif est la réalisation d’un kit de films adaptés à chaque pays européen. Le but est de faire découvrir l’espace local, régional, national, social et culturel de la période de 1918 à 1939. Les connaissances historiques qui en résultent, sont fructueuses pour l'éducation historico-politique des jeunes adultes d’aujourd’hui.
Le texte que vous lirez sera aussi publié en allemand par notre partenaire.